Llorar de los ojos : poética del lamento en la épica medieval románica

Abstract

RESUMEN: Llorar de los ojos, desmayarse de dolor, tirar de la barba, ver perecer la propia vida en la contemplación de otra que se escapa son algunos de los recursos expresivos de la épica medieval. En este trabajo exploro cómo se construye poéticamente, en términos de procedimientos compositivos, retóricos, un planto épico en un cantar de gesta medieval románico a partir, principalmente, del estudio de cuatro de sus exponentes canónicos: la Chanson de Roland, la Chanson de Guillaume, el Roncesvalles y el Poema de Mio Cid. Finalmente expongo cómo, en los cantares de gesta medievales, el planctus épico se construye a través del lance patético aristotélico, un recurso retórico que apela a las pasiones y sentimientos de la audiencia. Se busca alterar las emociones de los oyentes para transmitir un mensaje específico y orientar su espíritu individual y comunitario. El lance patético se presenta de forma oral, vocal, gestual, escrita y performática, y se apoya, con frecuencia, en recursos retóricos preexistentes dados tanto por los juglares como por los copistas de los scriptoria románicos. Este estudio aporta elementos significativos al estudio de la épica medieval románica; así como a la comprensión poética de las construcciones discursivas que elaboran la dimensión sentimental de los héroes, las obras, y la audiencia.

ABSTRACT: Weeping from the eyes, fainting from pain, pulling one’s beard, witnessing one’s own life perish in the contemplation of another slipping away are some of the expressive devices of medieval epic poetry. In this work, I explore how an epic lament, or planctus, is poetically constructed in terms of compositional and rhetorical procedures in a Romance chanson de geste, primarily through the study of four of its canonical exponents: the Chanson de Roland, the Chanson de Guillaume, the Roncesvalles, and the Poema de Mio Cid. Finally, I demonstrate how, in medieval chansons de geste, the epic planctus is constructed through the Aristotelian pathetic appeal, a rhetorical device that evokes the audience’s passions and feelings. The intention is to alter the emotions of the listeners to convey a specific message and guide their individual and communal spirit. The pathetic appeal is presented orally, vocally, gesturally, in writing, and through performance, and it frequently relies on pre-existing rhetorical resources provided by both the jongleurs and the scribes of the Romance scriptoria. This study contributes significant elements to the study of Romance medieval epic poetry, as well as to the poetic understanding of the discursive constructions that shape the sentimental dimension of the heroes, the works, and the audience.

RÉSUMÉ: Pleurer des yeux, s’évanouir de douleur, tirer sur sa barbe, voir sa propre vie s’éteindre en contemplant celle d’un autre qui s’échappe : tels sont quelques-uns des moyens d’expression de l’épopée médiévale. Dans ce travail, j’explore comment se construit poétiquement, en termes de procédés compositionnels et rhétoriques, un planctus épique dans une chanson de geste médiévale romane, en m’appuyant principalement sur l’étude de quatre de ses exemples canoniques : la Chanson de Roland, la Chanson de Guillaume, le Roncesvalles et le Poema de Mio Cid. Enfin, je montre comment, dans les chansons de geste médiévales, le planctus épique se développe à travers l’avènement pathétique aristotélicien, un procédé rhétorique qui fait appel aux passions et aux sentiments du public. Ce procédé cherche à bouleverser les émotions des auditeurs afin de transmettre un message spécifique et d’orienter leur esprit, à la fois individuel et communautaire. L’avènement pathétique s’exprime oralement, vocalement, gestuellement, par écrit et sous une forme performative. Il s’appuie fréquemment sur des ressources rhétoriques préexistantes, fournies tant par les jongleurs que par les copistes des scriptoria romans. Cette étude apporte des éléments significatifs à l’analyse de l’épopée médiévale romane, ainsi qu’à la compréhension poétique des constructions discursives qui façonnent la dimension sentimentale des héros, des œuvres et du public.